lundi 11 février 2008

Abisko

Ce fut tout simplement parfait : tout a marché du tonnerre de Dieu du début jusqu'à la fin...

Commençons par le début : départ à 17h13 de Stockholm Centralstation pour un voyage de 18h30 nous menant à Abisko Östra, 1506 km plus loin. Ralph a bien évidemment failli rater le train, mais comme c'était notre week-end de chance, ce ne fut pas le cas. Nous voilà donc partis tous les six (Reza, Ralph, Burcu, Shira, Eugene et moi), accompagnés de sacs pleins de bouffe et de têtes pleines de rêves.


Malheureusement, on n'était pas à côté dans le train, ce qui fait qu'on a passé les premières heures plus ou moins debout, à faire tourner 4 places pour 6 personnes. Comme il n'y avait pas grand chose à faire, on a vite attaqué le premier repas et pour ma part, une petite bière.

Après avoir squatté un peu le wagon restaurant pour jouer au UNO, on est retourné se caler et attendu patiemment que les voyageurs descendent peu à peu du train et nous libèrent des places côte-à-côte. Plus on avançait, plus le temps se rafraichissait et plus la neige tapissait le sol. Après un certain temps (j'ai un peu perdu la notion du temps dans ce train), on a réussi a trouver 6 places et une table et pu entamer un second repas, puis une nouvelle partie de UNO.


Sur les coups de minuit, la fatigue se faisant sentir, on s'est un peu tous éparpillés dans le wagon pour trouver de quoi dormir. Bon, bah c'est toujours aussi difficile de dormir dans un train, surtout quand les banquettes sont mal foutues avec des trucs en travers qui te labourent le dos... Bref...


Réveil le lendemain matin assez tôt, comatage pendant quelque temps, émerveillement devant la beauté du paysage à l'extérieur : arbres gelés, neige à perte de vue, la bonne vraie Suède quoi. Petit déj, puis glandouille et photos et repas avant d'arriver sur les coups de midi à Abisko.


La gare est tout petite, il fait -8°C, la neige est omniprésente, et c'est très joli : le lac gelé, les collines et les montagnes sont notre paysage. Abisko, c'est une population permanente de 175 habitants, donc y'a pas un chat. Cinq minutes après, on est à l'auberge de jeunesse, on se prépare pour aller au ski de fond, discute un peu avec le patron et puis c'est parti !


Le ski de fond fut ma foi fort sympathique : j'en n'avais plus fait depuis un hiver fort lointain à Font Romeu, donc la technique et le style mirent du temps à revenir. Le décor est splendide, on se dirige tout doucettement vers les montagnes, on croise plein de gens en scooter des neiges, c'est vraiment excellent. Je m'arrête toutes les 2 minutes pour prendre des photos tellement je ne veux pas en perdre une miette. Puis après une heure, une heure et demie, le soleil commençant à se coucher, on finit par se rentrer.


A l'auberge, le patron nous attend et nous propose de profiter du sauna, ce que nous acceptons avec joie. Le sauna, en Suède, c'est en tenue d'Eve et d'Adam, et mixte... Bon, comme il fait très sombre et qu'on avait des serviettes c'est bien passé. On a du rester une bonne heure dedans, à suer toute l'eau de notre corps et à étouffer de chaleur. Enfin, tu sors de là-dedans tout propre et tout revigoré.


Comme l'appétit se faisait grandissant, il fut temps d'attaquer la cuisine, tout en gardant un œil dehors au cas où les aurores boréales pointeraient le bout de leur nez. Ce qui fut le cas juste au moment de passer à table... Et ben ya pas à chier, c'est vraiment énorme ! Elles étaient blanches, dansant doucement dans le ciel, s'évanouissant, réapparaissant. Bluffant. Sur les photos, elles sont vertes, mais c'est normal car le temps de pose de 15 secondes de l'appareil permet de capter plus de lumière que ne peut l'œil humain.


Après quelques minutes dehors, on est retourné manger, fait une rapide vaisselle, on s'est bien couvert, et direction le lac gelé d'Abisko. Le spectacle est tout simplement sublime, des aurores plein le ciel, une glace super épaisse qui nous permet de marcher où bon nous semble. C'est génial. Après je ne sais pas combien de temps à prendre des photos, à faire des glissades, on finit par rentrer, le froid et la fatigue se faisant ressentir.


La nuit fut ma foi très bonne mais le réveil à 8h un peu plus délicat. A 9h le patron vient nous chercher pour aller faire du chien de traîneau. On nous explique comment conduire l'engin, comment atteler les chiens, tout est vraiment au poil. Les chiens sont très amicaux et ont de l'énergie à revendre.

Après une bonne demi-heure d'explications et de préparation, on peu enfin partir ! Et ben croyez moi, c'est sportif ce machin là. Faut aider les chiens dans les montées, faire super gaffe pour pas tomber du traîneau dans les virages et les descentes. Après une bonne heure, t'es bien crevé et surtout bien suant. La descente, c'est assez grisant, mais faut pas se laisser aller car le traîneau a vite fait de prendre de la vitesse et tu peux écraser les chiens. D'ailleurs, les huskies c'est des bêtes de course : c'est surpuissant et ça n'a qu'une envie, c'est de tirer le traîneau. Dès que tu t'arrêtes, ils aboient et hurlent pour repartir.


Bon, comme toutes les bonnes choses ont une fin, dimanche midi fut vite arrivé, et l'heure du retour sur Kiruna sonna. Une heure et demie de train plus tard, nous voilà à Kiruna. Bon, c'est beaucoup moins joli qu'Abisko, faut dire que c'est une ville minière avec pas grand chose à faire.

Après une petite halte aux sculptures de neige et une plus longue à l'église de bois, on se cale dans le hall d'un hôtel, et on attend patiemment l'heure du départ pour l'aéroport. Après un petit trajet en taxi, on attaque le dernier repas de la journée avec pour objectif de finir les restes. Ce qui fut fait !


Puis vint l'heure de s'enregistrer, et là paf!, Eugene qui croyait avoir commandé son billet proprement, découvre qu'il n'est pas sur le vol. En fait sa carte n'avait pas marché, mais le mail qu'il avait reçu n'était pas très clair sur ce point (en effet, c'était mentionné en suédois !).

Après négociations et magouilles, il a réussi à prendre place dans l'avion, mais le weekend aurait pu bien mal finir.


Le retour en avion est passé nickel, avec un décollage sur une piste enneigée, j'avais jamais vu ça.

A 23h on était à Kista, et une douche plus tard, je m'endormais comme une masse.

Ce weekend fut tout simplement fantastique, que de nouvelles choses en si peu de temps ! Et puis les Suédois du nord sont vraiment super sympas, toujours près à discuter, pas prise de tête. Le métro du lundi matin fut un bien rude retour à la réalité.

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